12.
Ciaran

 

28 février 1984

 

L’approche du printemps nous incite à semer les graines de nos rêves pour l’avenir. Je suis dans un petit village nommé Meshomah Falls, et me voilà redevenu enfant, pétri d’espoir et de projets pour le futur. Je l’ai retrouvée. Aujourd’hui, nous nous sommes enfin revus. J’ai tout de suite compris qu’elle m’aimait encore. Que rien n’avait changé. Déesse, chaque fois que je la regarde, je vois l’Univers dans ses yeux.

Nous avons attendu que la nuit tombe – elle a insisté pour avoir une excuse valable pour laisser un instant ce pauvre Angus –, puis elle m’a entraîné au sommet d’une colline, dans un champ isolé derrière un bois. « Là, personne ne nous verra, m’a-t-elle murmuré. – Bien sûr, lui ai-je répondu. L’un de nous jettera un sort d’invisibilité. »

À cet instant, elle m’a expliqué qu’elle avait renoncé à sa magye. Je n’en croyais pas mes oreilles. Depuis qu’elle a quitté l’Irlande, elle a vécu une demi-vie, ses sens en berne, prisonnière de sa propre terreur. « Tu n’as plus rien à craindre », l’ai-je rassurée. Petit à petit, je l’ai encouragée à rouvrir ses sens au monde. Quelle joie ai-je lue dans ses yeux lorsqu’elle a senti sous ses pieds chaque graine, chaque étincelle de vie dans la terre ! Quel délice de la voir se donner au ciel, à la lune et aux étoiles ! Quel plaisir de sentir ensuite son corps contre le mien !

Déesse, je sais enfin ce qu’est le bonheur.

 

Neimhich

 

 

* * *

 

 

— Ce sont tes pouvoirs qui nous intéressent.

Ces mots ont résonné en moi, puis les pièces du puzzle se sont assemblées différemment.

Mes rêves et mes visions : des prémonitions de ce qui allait m’arriver à moi, non à Killian. Le Conseil s’était trompé. Le louveteau sacrifié, ce n’était pas Killian, c’était bien moi !

Mon côté rationnel s’est demandé pourquoi j’étais apparue sous cette forme animale. Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir, car le chacal m’a interpellée :

— Suis-nous.

— Non !

Le sorcier a levé la main vers moi, et je me suis retrouvée debout, marchant derrière eux comme un automate. J’étais furieuse que mon corps me trahisse, furieuse d’être impuissante.

Ils m’ont entraînée jusqu’à la cave, où ils m’ont forcée à enfiler une robe marron qui ressemblait terriblement à ce que portent les sorcières dans les films lorsqu’elles montent sur le bûcher.

— Pourquoi cette robe ? me suis-je enquise.

— Fais ce qu’on te dit ! a rétorqué le chacal pendant que le faucon traçait un signe dans l’air.

La douleur m’a obligée à me plier en deux.

Ils ne m’ont pas quittée des yeux tandis que je me changeais et la honte m’a fait un instant oublier mon effroi. Puis ils m’ont fait asseoir, et la belette et le jaguar sont arrivés pour me faire boire une décoction brûlante immonde. Jusquiame, valériane, belladone et digitale, ai-je reconnu. L’odeur était tellement écœurante que j’avais des haut-le-cœur à chaque gorgée.

Ils m’ont laissée seule, et j’ai senti le liquide imprégner mon corps et mon esprit, ralentissant mes pensées et mes réflexes. J’ai commencé à trembler de tous mes membres avant d’être frappée par une vague d’étourdissements. Le sol tanguait sous mes pieds, la pièce tournoyait autour de moi. Des ombres menaçantes dansaient dans les moindres recoins.

J’ai inspiré profondément, puis j’ai murmuré un sort court d’Alyce et, après quelques secondes, les ombres hallucinatoires ont disparu. Cependant, je me sentais toujours aussi nauséeuse et engourdie.

Finalement, des bruits de pas ont résonné dans l’escalier. Le hibou et la belette étaient de retour.

— Il t’attend, ont-ils lâché.

Ciaran, à l’évidence. De nouveau, mon corps s’est levé malgré moi et les a suivis à l’étage, dans une chambre lambrissée éclairée par des bougies et un feu de cheminée. Les deux sorciers m’ont fait prendre place dans un fauteuil et ont quitté la pièce.

Debout devant l’âtre, Ciaran me tournait le dos. L’assassin de ma mère. Il portait une tunique de soie violette aux ourlets noirs. J’ai réprimé une envie de vomir.

Il a pivoté vers moi et, l’espace d’une seconde, j’ai repris espoir. Ce n’était pas Ciaran. C’était le sorcier aux cheveux argentés rencontré dans la cour de la boîte de nuit et à la librairie, l’homme dont je m’étais immédiatement sentie proche, en qui j’avais tout de suite eu confiance.

La nausée a redoublé l’instant d’après, lorsque j’ai compris que, une fois encore, j’avais bien mal placé ma confiance. Je percevais à présent à quel point ses pouvoirs étaient sombres : ils grondaient au fond de lui comme un cyclone de ténèbres en furie.

Le sorcier m’observait.

— Je n’ai jamais pensé à vous demander votre nom, lui ai-je lancé.

— Maintenant, tu le connais, non ? m’a-t-il répondu, le visage déformé par les ombres que le feu projetait sur ses traits.

— Ciaran.

— Et toi, tu es Morgan Rowlands.

Par la Déesse ! Comment ai-je pu être aussi bête ! ai-je songé.

— Vous vous êtes bien moqué de moi. Vous saviez qui j’étais dès le début.

— Au contraire. Ce n’est qu’à la librairie que j’ai compris que tu étais la Morgan qui avait provoqué la chute de Selene.

— Comment ?…

— Ta puissance manifeste m’a rendu curieux et j’ai voulu en savoir plus. Mon cristal divinatoire est lié à moi, si bien que j’ai vu tout ce qui t’est apparu. L’enseigne du cinéma dont sortait cette jeune fille – ta sœur, peut-être ? – a attiré mon attention. Le nom de Widow’s Vale m’était familier et, lorsque tu m’as dit ton prénom, j’ai fait le rapprochement. Pour être complètement honnête, a-t-il poursuivi, je ne comptais pas m’occuper de toi si vite… Cependant, puisque tu t’es jetée dans mes bras, je ne pouvais manquer cette occasion, n’est-ce pas ?

— Alors, le hibou hier soir ?…

— Il t’espionnait. Et nous étions déjà sur nos gardes depuis l’arrivée en ville du Traqueur. Nous n’avons eu aucun mal à découvrir en quoi consistait sa mission, puis nous avons semé les indices qui t’ont menée jusqu’ici. C’est moi qui t’ai envoyé la vision de Killian dans la flamme de la bougie, et celle que tu as eue aujourd’hui. Je t’ai même aidée à briser les sorts qui gardaient cette maison. Ma chère, tu aurais dû savoir que tu n’as pas le niveau pour accomplir ce genre de choses, a-t-il ajouté en me gratifiant d’un sourire cynique.

Je m’étais fait avoir sur toute la ligne. Il m’avait manipulée depuis le début, et je ne m’étais doutée de rien.

— Dis-moi, m’a-t-il jeté d’un ton plus tranchant, où est passé le Traqueur ?

— Je n’en sais rien.

Une lueur mauvaise s’est allumée dans son regard. Comment avais-je pu lui trouver un air distingué et le croire digne de confiance ? Je ne voyais plus en lui qu’un prédateur attendant de dévorer sa proie.

Ciaran a joint les mains en murmurant, comme pour lui-même :

— Je n’aurais peut-être pas dû bloquer tes messages. J’aurais peut-être même dû le guider jusqu’ici… Non, il est assez intelligent pour te localiser tout seul.

Je me suis effondrée dans mon fauteuil. Si Hunter venait à mon secours, il subirait le même sort que moi.

Quelqu’un a frappé à la porte, puis le sorcier-faucon est entré. Je l’ai regardé, stupéfaite, tendre un objet à Ciaran : la montre de Maeve.

— Nous l’avons trouvée dans la poche de sa veste, a expliqué le nouveau venu.

Ciaran est devenu blanc comme un linge. Puis la fureur a déformé son visage.

— Laisse-nous ! a-t-il hurlé au faucon. Dis-moi où tu l’as prise ! m’a-t-il ordonné.

— Vous devriez le savoir ! C’est vous qui l’avez donnée à ma mère, assassin !

Ciaran m’a dévisagée, les yeux écarquillés.

— Ta mère ?

J’ai alors compris que Selene ne lui avait jamais révélé qui j’étais. La fille de Maeve.

Il s’est rué hors de la pièce, et j’ai savouré ce qui serait sans doute mon dernier instant de triomphe. J’avais réussi à déstabiliser le chef d’Amyranth. Et je le paierais de ma vie.

L’épuisement s’est abattu sur moi comme un lourd manteau. J’ai incliné la tête et fermé les yeux, m’abandonnant à l’effet de leur drogue.

 

* * *

 

Selene ! Quelle garce manipulatrice ! Elle savait que cette gamine était la fille de Maeve, et elle ne m’en a rien dit ! Quels autres secrets me dissimulait-elle ?

La fille de Maeve ! Elle ne lui ressemble en rien. Elle n’a pas ses traits délicats, son beau visage constellé de taches de rousseur, ses boucles auburn. Elle n’a hérité que de son pouvoir. Néanmoins, ses yeux me sont familiers.

Comment Maeve et Angus ont-ils pu me cacher son existence ? Et comment diable la petite a-t-elle appris ce qui s’était passé ? Tous les témoins sont morts.

Ce ne peut être Selene. Elle ignorait tout de mon histoire avec Maeve… Enfin, je le croyais… M’aurait-elle caché autre chose à propos de cette gamine ?

Mes pensées tourbillonnent comme les eaux tumultueuses d’un océan. Je perçois une lueur aux confins de mon esprit, comme une vérité qui ne demande qu’à éclater au grand jour.

Bon sang ! Qu’est-ce donc ?

 

* * *

 

Hunter passant le braigh aux poignets de David… Mary K. recroquevillée dans un coin du bureau de Selene, hébétée, ensorcelée, effrayée… Cal absorbant le nuage noir que Selene me destinait… ses yeux dorés magnifiques…

Non ! Je suis sortie en sursaut de mon demi-sommeil, bouleversée par les images qui ne cessaient de défiler devant mes yeux. Je ne savais même plus où je me trouvais. Puis je me suis rappelé. La maison couverte de glycine. Les sorciers masqués. Ciaran.

On m’avait transportée dans une pièce bien plus grande, à peine éclairée par la flamme vacillante de quelques bougies noires. Le plafond orné de feuilles de vigne en plâtre me semblait horriblement familier. Des tentures noires dissimulaient les fenêtres hautes et étroites. Un chandelier en argent ouvragé accueillait des cierges noirs sur un secrétaire en bois d’ébène. En déployant mes sens affaiblis, j’ai localisé de puissants objets à l’intérieur du meuble : athamés, baguettes, cristaux, crânes et os d’animaux, tous débordants de magye noire.

J’étais allongée sur une table de pierre ronde couverte d’incrustations en grenat ; mes pieds et mes poignets y étaient attachés par des cordes ensorcelées. De profonds sillons avaient été creusés dans la pierre. Prise de panique, j’ai tiré de toutes mes forces sur mes liens pendant plusieurs minutes.

Cela ne sert à rien, me suis-je rabrouée. Concentre-toi. Trouve un moyen de t’échapper. Mais la décoction d’Amyranth me brouillait les idées. J’ai dû perdre connaissance une seconde fois, car je me suis soudain avisée de la présence de tous les membres d’Amyranth : le chacal, le hibou, la belette, le couguar, l’aigle, l’ours, le faucon, la vipère, le jaguar et, enfin, le loup. Ils formaient un cercle de masques horribles autour de moi.

L’ours a récité une incantation, et j’ai compris que le rituel pour absorber mes pouvoirs venait de commencer. Les autres ont repris la psalmodie, qui est devenue un chant entêtant, menaçant et cruel. Ils se sont mis à tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Pour la première fois, j’assistais à un cercle qui employait la Wicca pour détruire.

Et Ciaran le présidait. Si je ne pouvais voir son visage sous son masque de loup, j’entendais sa voix, familière et terrifiante. Comme dans ma vision.

La magye noire d’Amyranth tourbillonnait autour du cercle. Leurs énergies combinées sont montées en puissance et j’ai senti une pression insupportable sur chaque particule de mon corps. Les ténèbres invoquées par Amyranth étaient affamées.

Une idée incongrue m’a frappée à cet instant : Cal et Selene n’avaient jamais eu droit à des funérailles. Le Conseil avait emporté leurs dépouilles. Pour les habitants de Widow’s Vale, ils avaient simplement disparu de la circulation.

Cette idée n’était pas si incongrue, finalement. Je connaîtrais le même destin. Ma famille ne saurait jamais la vérité, et ma disparition inexpliquée les tourmenterait jusqu’à la fin de leurs jours.

Le cercle a stoppé sa course. Une brume épaisse et noire entourait maintenant les silhouettes masquées.

— Nous remercions la Déesse ne nous avoir livré une victime sacrificielle qui décuplera nos pouvoirs.

Le hurlement d’une sirène nous est parvenu de la rue, suivi des reflets de lumière rouge sur les tentures noires. De nouveau, ma vision. Chaque détail devenait réalité. J’avais aperçu le futur. Maintenant, je le vivais. Amyranth allait me prendre mes pouvoirs et me laisser comme une coquille vide, sans magye, sans âme, sans vie.

Ciaran a entonné une autre incantation. L’un après l’autre, les sorciers-animaux ont joint leur voix à la sienne. L’énergie ténébreuse s’est mise en mouvement, de plus en plus puissante à mesure qu’elle parcourait le cercle des sorciers. Et moi, je gisais sans défense sur la table de pierre, chacun de mes muscles contracté par l’angoisse de ce qui m’attendait.

J’ai pensé à Maeve, ma mère assassinée. Puis à Mackenna, ma grand-mère, tuée lorsque la vague noire avait détruit Ballynigel. Les membres de ma famille avaient toujours souffert à cause de leur magye. Il en allait de même pour moi. Le sang fort des Riordan coulait dans mes veines, leur pouvoir ancestral m’habitait. Peut-être avais-je également hérité de leur courage…

Donne-nous ta magye. Je sentais les ténèbres se refermer sur moi dans une lumière violette, cherchant à pénétrer au plus profond de mon être.

Donne-la-nous.

Je ne souffrais pas, malgré la pression insoutenable qui écrasait mon esprit, ma poitrine et mon ventre. J’en avais le souffle coupé. Je ne pouvais pas les laisser faire. De désespoir, j’ai murmuré en silence :

An di allaigh an di aigh

An di allaigh an di ne ullah

An di ullah be…

Les mots que je connaissais grâce à ma mémoire ancestrale m’échappaient. Je ne me souvenais plus de la suite, comme si mon chant magyque avait été effacé de mon esprit.

Non ! aurais-je voulu crier, mais la voix me faisait défaut. Ne me prenez pas ma magye ! La douleur me consumait enfin : la douleur de perdre mes pouvoirs ; de perdre la vie ; de perdre Hunter, que je ne reverrais plus jamais.

Ciaran a brandi un athamé en argent orné d’un rubis. Il l’a pointé vers moi, et l’énergie négative s’est amalgamée autour de la dague pour former une lance lumineuse.

— Ta magye nous appartient, a-t-il déclaré.

Non, non, non ! J’étais incapable de formuler une autre pensée. Non !

Un bruit sourd a soudain interrompu leur rituel. Quelqu’un tentait de défaire les sorts d’Amyranth qui gardaient la porte.

Hunter ! Je sentais sa présence, son amour, sa peur qu’il ne me soit arrivé malheur. Étais-je en état de lui envoyer un message ? Hunter, va-t’en, l’ai-je imploré. Tu ne peux rien pour moi. Sauve-toi !

Avec un clic, la porte s’est ouverte et Hunter est entré, les yeux comme fous. Il m’a jeté un coup d’œil pour s’assurer que j’étais en vie, puis s’est tourné vers Ciaran.

— Laissez-la partir, a-t-il ordonné d’une voix tremblante.

Le chacal et l’ours ont levé la main comme pour lui lancer des boules de feu bleu.

— Non, les a interrompus Ciaran. Celui-là est à moi. Le Conseil doit manquer de personnel s’il envoie un gamin faire le boulot d’un Traqueur. On a vraiment réussi à te convaincre que tu pourrais m’arrêter ?

D’un geste du bras, Hunter lui a envoyé une boule de feu. Aussitôt, Ciaran a tracé un sceau dans l’air et la boule a fusé dans l’autre sens.

Hunter l’a évitée de justesse. Il était pâle et ses yeux brillaient. Lorsqu’il s’est redressé, il semblait plus grand, plus robuste. Une nouvelle aura de pouvoir l’entourait.

Le Conseil. Sky m’avait expliqué un jour que, lorsque Hunter intervenait en tant que Traqueur, il pouvait puiser dans les pouvoirs extraordinaires du Conseil. C’était une arme dangereuse, qui drainait les forces du Traqueur et que l’on n’utilisait qu’en cas d’urgence. Comme maintenant.

Hunter a avancé d’un pas. La chaînette argentée du braigh scintillait dans ses mains. Il comptait le passer à Ciaran.

— Hunter, ne fais pas ça ! ai-je réussi à crier. Il va te tuer !

— Tu commences à m’ennuyer, a déclaré Ciaran.

Le sorcier-loup a marmonné quelques syllabes : le braigh est alors tombé des mains de Hunter, qui a retenu un cri.

J’ai tenté une dernière fois de puiser à la source de ma magye.

— Maeve et Mackenna de Belwicket, ai-je murmuré. J’en appelle à vous. Aidez-moi !

Rien. Ma magye ne répondait plus. Plus du tout. Je n’arrivais pas à y croire. Mes pouvoirs m’avaient abandonnée.

— Emparez-vous de lui, a ordonné Ciaran.

Les autres ont entouré Hunter afin de lui lancer des sorts d’entrave.

— Je suis désolé, Morgan, a-t-il lancé, la voix déchirée par le chagrin. Je n’ai pas été à la hauteur.

Non. C’est moi qui n’avais pas été à la hauteur, moi qui, par arrogance, nous avais jetés tous deux dans ce piège. J’avais précipité ma mort, et celle de Hunter.

— Mettez-le au frais. On s’en occupera plus tard, a déclaré Ciaran.

Le chacal et la belette l’ont emmené, avant de reparaître aussitôt. L’ours a repris l’incantation. Le rituel recommençait. Plus rien ne m’importait.

Ciaran s’est avancé vers moi pour placer ses mains de chaque côté de mon front.

— Non ! ai-je hurlé.

Je savais ce qui allait arriver. Il voulait m’imposer le rite du tàth meànma. Il allait connaître tous mes souvenirs, toute ma vie. Je ne pourrais rien lui cacher.

Lorsque j’ai senti l’esprit de Ciaran s’immiscer dans mon cerveau, j’ai tenté de le repousser. En vain. L’instant d’après, je revivais ma vie par flashes depuis ma naissance.

D’abord, l’air, la lumière et le bruit m’ont agressée lorsque je suis sortie du ventre de ma mère.

Puis j’ai vu Angus, avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, qui me caressait tendrement le bras.

Le jour suivant, Maeve me berçait et me dévisageait en pleurant. « Tu as les yeux de ton père », m’a-t-elle chuchoté.

— Impossible ! a soudain rugi Ciaran.

Il a interrompu le rite, et ma vision s’est assombrie. Il s’agissait encore d’un sort pour me dissimuler une partie de la cérémonie. J’ai alors entendu un bruit de pas, suivi d’une porte qu’on claquait.

L’atmosphère dans la pièce avait changé. Ciaran était parti.

L'appel
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